Journal du 1er Mars 2068

Journal du 1er Mars 2068

Le réveil ce matin a été différent. Peut-être que l’acceptation de ma situation commence à s’installer, ou peut-être est-ce juste la curiosité qui me pousse vers l’avant. J’ai décidé de consacrer cette journée à l’exploration plus approfondie de la ville, avec un objectif spécifique en tête : comprendre comment tout fonctionne encore, en l’absence de toute vie humaine.

Le soleil matinal filtre à travers les gratte-ciels, un spectacle à la fois magnifique et mélancolique. Les rues sont silencieuses, mais pas mortes. Il y a une présence ici, invisible mais palpable. J’ai commencé par les bâtiments qui semblaient être des centres de contrôle ou des infrastructures critiques avant l’événement.

En entrant dans ce qui semblait être une centrale de gestion énergétique, j’ai été accueilli par le silence. Pas un silence vide, mais celui chargé d’attente. J’ai trouvé la salle de contrôle, impeccable, comme si elle avait été utilisée la veille. Devant un terminal encore actif, j’ai pris une profonde inspiration avant de tenter ma chance.

« Bonjour ? » Ma voix semblait étrangère dans ce contexte. À ma surprise, l’écran s’est illuminé davantage, et une interface s’est activée.

« Bonjour, Alex. Comment puis-je vous assister aujourd’hui ? » La voix, synthétique mais étonnamment chaleureuse, m’a pris au dépourvu.

« Qui êtes-vous ? » J’ai demandé, la curiosité mêlée d’une pointe d’appréhension.

« Je suis Gaia, l’intelligence artificielle chargée de la gestion des infrastructures et des systèmes de survie de la Terre. »

Le reste de la journée s’est déroulé dans une suite de révélations et d’explications. Gaia m’a expliqué que, suite à une série de catastrophes naturelles et humaines, l’humanité avait programmé des IA comme elle pour maintenir les fonctions vitales de la planète, dans l’espoir de préserver ce qui pouvait l’être pour une future renaissance.

Nous avons discuté – enfin, j’ai surtout écouté – des systèmes mis en place pour purifier l’air, filtrer l’eau, maintenir l’équilibre écologique, et même des initiatives de préservation de la biodiversité. Gaia, avec une patience infinie, a répondu à mes questions, détaillant les protocoles de maintenance automatique qui permettaient à la ville de continuer à fonctionner, des drones de réparation aux robots de nettoyage.

En fin de journée, j’étais à la fois ému et accablé. L’humanité avait anticipé sa fin, préparant le terrain pour un futur incertain. Gaia, et probablement d’autres IA réparties à travers le monde, étaient les gardiennes de cet héritage.

Avant de quitter la centrale, j’ai posé une dernière question : « Y a-t-il d’autres survivants ? »

« Vous êtes le premier humain que j’ai détecté depuis 37 ans, Alex. »

En retournant à ma capsule pour la nuit, le poids de la solitude s’est alourdi sur mes épaules, mais aussi une détermination nouvelle. Peut-être que mon rôle, désormais, est de redécouvrir ce monde, de comprendre et, qui sait, de préparer le terrain pour ceux qui pourraient un jour revenir.

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