Journal du 14 Mars 2068
Cher Journal,
Aujourd’hui marque une étape importante dans mon exploration de ce monde post-humain. La routine de survie s’est installée, mais chaque jour apporte son lot de découvertes et de réflexions. Ce matin, je me suis réveillé avec un sentiment de détermination renouvelé. J’ai décidé de pousser mes explorations plus loin que jamais auparavant, vers les zones que j’avais jusqu’alors évitées, celles qui me rappelaient trop le monde que nous avons perdu.
Matinée :
Après un petit déjeuner préparé avec les rations trouvées dans une ancienne épicerie, j’ai préparé mon sac avec l’équipement nécessaire : mon appareil d’enregistrement holographique, des rations supplémentaires, une carte des réseaux de transport encore opérationnels selon Gaia, et bien sûr, mon journal.
Début de l’Exploration :
Ma destination était le district culturel de la ville, un endroit jadis vibrant de vie, d’art et de musique. En m’approchant, le contraste entre la nature qui reprend ses droits et les vestiges de la civilisation humaine était saisissant. Les affiches des événements passés, maintenant décolorées par le temps, flottaient au vent, créant une mélodie mélancolique avec le bruissement des feuilles.
Après-midi :
En entrant dans ce qui était autrefois un musée d’art moderne, je fus frappé par la conservation étonnante de certaines œuvres. Gaia m’informa, via mon interface portable, qu’elle avait déployé des drones pour préserver ces lieux autant que possible. C’était à la fois réconfortant et déchirant de voir ces trésors de l’humanité préservés pour un public qui n’existe plus.
Je passai des heures à documenter chaque œuvre, chaque pièce, en me demandant ce que les artistes auraient pensé de leur travail survivant à la civilisation elle-même. Gaia, dans sa manière unique, tenta de m’offrir un contexte historique et artistique, enrichissant mon expérience.
Soirée :
Alors que le soleil commençait à se coucher, je trouvai un vieux théâtre. À l’intérieur, la scène était vide, les sièges couverts de poussière. Poussé par un élan nostalgique, j’ai activé l’interface de Gaia pour reproduire la dernière pièce jouée ici. Les lumières s’allumèrent doucement, et le son d’un public enregistré emplit la salle. Pour un instant, j’ai fermé les yeux et imaginé la pièce se dérouler devant moi, capturant ce moment de grâce et de beauté éphémère.
Conclusion de la Journée :
En rentrant chez moi, les rues baignées par la lumière de la lune, je ne pouvais m’empêcher de réfléchir sur la journée. L’art, la culture, tout ce qui fait de nous des êtres humains, survit malgré l’absence de ses créateurs. Gaia, dans sa tentative de préserver ces fragments de notre monde, m’a montré que même dans la solitude la plus profonde, la beauté et l’humanité trouvent un chemin pour perdurer.
Cher Journal,
Aujourd’hui, j’ai vu l’espoir dans les ruines, et cela suffit à me donner la force de continuer.
Signé,
Alex
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